Le blason de la commune
Le blason de GUZARGUES a été composé par d’HOZIER en vertu de l’Edit de 1697 qui a duré jusqu’en 1710.
Il se décrit ainsi : « D’azur à un saint Michel d’or terrassant un diable de même. »
Saint MICHEL est le saint patron de GUZARGUES, il est représenté ici tel que l’iconographie chrétienne le représente terrassant un dragon.
Charles d’HOZIER était héraldiste à la cour du roi de France, il appartenait au collège de France qui a disparu avec la révolution Française.
Guzargues il y a un siècle
L’eglise de Guzargues
Historique
Mentionnée dès 922, la « villa » ou « castrus » de GUZARGUES fut donnée, ou restituée, à l’église de Maguelone en 990.
Sous le vocable de Saint MICHEL, l’église figure dans une donation en 1112 par ELEAZAT de CASTRIES à l’évêque GAUTHIER, du quart des dîmes de la paroisse. Elle est encore mentionnée dans les privilèges de Maguelone en 1153, dans une bulle de LUCIUS III en 1184 et dans les archives de VILLEMAGNE en 1197 ; cette paroisse avec prieuré dépendait de l’archiprêtré d’ASSAS, le seigneur était l’évêque de Maguelone, puis plus tard de MONTPELLIER.
La construction de l’édifice, qui semble comporter deux campagnes, n’a probablement pas été commencée avant le milieu du XIIe siècle, l’abside et la travée de chœur appartenant à cette campagne initiale. Entre cette travée et le mur du fond, les murs latéraux, obliques marquent un décrochement intérieur qui correspond exactement à l’épaisseur des arcs longitudinaux du chœur; ces arcs longitudinaux ne se continuent pas dans la nef dont l’arc doubleau est plus étroit que celui du chœur.
De plus l’un des chapiteaux du doubleau de la nef est accosté de petits corbeaux en attente de diagonaux ; la voûte est toutefois en berceau, mais elle a pu être refaite par la suite. Anomalie à signaler, la porte sud, ouverte au fond de cette nef montre une arcature à rouleaux sculptés, apparemment contemporaine de l’abside (milieu XIIe siècle) ; mais si l’on observe que l’un de ces rouleaux a été retaillé pour resserrer le joint de deux claveaux, l’hypothèse déjà admise d’un réemploi ; parait plausible.
L’historique se résumerait donc :
– Vers le milieu du XIIe siècle soit après une interruption de travaux, soit après destruction partielle de la nef, construction ou remontage des murs latéraux, joignant en oblique les angles du mur du fond aux dosserets des piliers du chœur ; à cette occasion, la porte aurait été déposée puis reposée, le tympan (St MICHEL pesant les âmes) n’a peut être été sculpté qu’après cette repose de la porte, ce léger bas relief paraissant d’un style différent de celui des autres décors sculptés de l’édifice.
– Vers le milieu du XIIIe siècle construction de l’abside, du chœur, et probablement aussi du mur du fond, qui est exactement de la largeur du chœur.
Il convient de signaler également les gypseries ajoutés au XVIIIeme siècle.
Principales dimensions
Longueur totale extérieure : 15,70 m
Largeur Totale extérieure : 7,25 m
Ouverture du sanctuaire : 4,46 m
Largeur de la nef, au fond : 4,80m
Largeur de la nef au débute de la 2eme travée : 5,22 m
Longueurs des travées : chœur: 2,65 m
2eme travée : 3,50 m
3eme travée : 4,15 m
Epaisseur du mur au droit de la porte : 1,20 m
Eglise à nef unique prolongée à l’est par un sanctuaire demi-circulaire, l’édifice est enserré au nord et à l’ouest par les bâtiments de l’ancien presbytère.
La nef est divisée en trois travées inégales, dont la première plus étroite peut être considérée comme une travée de chœur.
Cette travée de chœur est la seule à présenter, des deux cotés, des arcs longitudinaux, dans l’axe de ces arcs une fenêtre sans caractère est percée.
Une niche marque la présence d’une porte qui donnait sur l’ancien prieuré.
La voûte en berceau a ses naissances marquées par une corniche, les chapiteaux de l’arc triomphal sont de type corinthien, mais ce ne sont peut être que de moulages de plâtre, contemporains du décor à gypserie du sanctuaire.
Fenêtre absidale
Le double rouleau extérieur de cette fenêtre en plein cintre est garni de colonnettes, portant un encadrement torique. Les deux chapiteaux sont sculptés, celui de droite de deux rangs de palmettes très raides, celui de gauche d’animaux affrontés. Le relief, faible, a été accusé, surtout au chapiteau de droite, par de nombreux trous de trépan.
La fenêtre a probablement été murée au XVIIIe siècle lors de la confection d’un retable.
Porte sud
La porte unique d’entrée actuelle s’ouvre au sud de la dernière travée, prés du mur du fond. Son encadrement a été refait, mais cette réparation a laissé subsister la partie supérieure de l’ancienne porte, c’est à dire un linteau un tympan, et une arcade plein cintre.
Cet arc est garni de rouleaux obtenus par la taille des demi-cylindres, des cercles garnis de rosaces variées font apparaître la trame de ces cylindres.
L’un de ces cylindres a été retaillé pour assurer la juxtaposition de deux claveaux ; ce qui suggère l’hypothèse d’un réemploi ou tout au moins une dépose et repose de la porte.
Sous cette arcature le tympan contient, dans un encadrement de beaux rinceaux à marguerites, une scène à trois personnages, la sculpture en très faible relief est très usée.
On croit y reconnaître la pesée des âmes par l’archange Saint MICHEL, patron de l’église ; à droite l’élu, sous la forme d’un ange ; à gauche le diable qui cherche à peser sur un plateau de la balance.
Matériaux de Construction
Abside en pierre grise
Nef en calcaire gréseux, de provenance indéterminée.
Gypseries du sanctuaire
Des panneaux de gypserie ornent le chœur. Le panneau nord contient des pampres de vigne ornés de rubans, un encensoir, un brûle parfum. Le panneau coté sud réunit un panier empli de gerbes de blés et des objets de culte, liés par des rubans. Les deux panneaux aux encadrements supérieurs ondulés, sont surmontés d’une corniche supportant à ces quatre angles des urnes. Les deux urnes situées aux extrémités extérieures contiennent des bouquets de roses. Les deux autres urnes sont surmontées d’un motif en forme de cœur renversé d’où s’échappent trois volutes de fumée.
Au centre au cul de four, des gypseries portant le tétragramme hébraïque inscrit en lettres dorées dans un triangle entouré de quatorze motifs rayonnants entre les branches desquels se trouvent deux groupes de deux têtes d’anges, et quatre têtes isolées dans les nuages. Deux têtes d’anges ornent le médaillon de la clef de voûte.
Travaux de restauration
C’est en 1984 que d’importants travaux de restauration de l’église communale ont commencé.
La première étape a consisté à mettre le bâtiment hors d’eau, de nombreuses infiltrations avaient dégradé la voûte dont le revêtement se détachait par plaques. C’est donc l’ensemble du toit qui a été déposé et refait.
Les travaux se sont ensuite enchaînés :
Réfection des joints des pierres des murs extérieurs
Décroûtage des murs intérieurs et réfection des joints des pierres
Dégagement de la fenêtre absidale
Dépose de la partie haute du retable
Nettoyage des gypseries
Réfection du plafond
Dépose de l’installation électrique vétuste et réalisation d’un éclairage indirect par projecteurs.
Réfection de la sacristie
Remplacement à l’identique des panneaux et des bancs de bois situés dans le chœur.
Mise en place des fonds baptismaux dans la niche
Remise en état du clocher et du système de fixation de la cloche
Dallage de la place de l’église
L’église accueille aujourd’hui la communauté catholique des communes de GUZARGUES, ASSAS et TEYRAN pour la célébration de la messe hebdomadaire, son cadre exceptionnel est utilisé occasionnellement pour des manifestions artistiques locales.
Dernière restauration
Le tableau de Jean Coustou (1719-1791) « St Michel terrassant le dragon » et son cadre ont été installés dans l’église en juin 2008.